vendredi 9 septembre 2016

Incident en plein ciel : mais qu’est venu chercher l’avion espion américain au large de la Russie ?

Les médias sont en ébullition à propos de l’incident qui a eu lieu au-dessus de la mer Noire, quand des avions américains ont été repérés près de la frontière russe alors qu'ils volaient le transpondeur éteint. Mais on manque de détails…
Le 7 septembre, des avions espions américains ont été repérés à deux pas de la frontière russe. Pas une fois, mais deux.
Mais qu’est-ce que les avions américains y faisaient avec un transpondeur éteint ? Si les Russes étaient à 100 kilomètres de leur frontière… Les aéronefs américains se trouvaient à 9 500 kilomètres de chez eux !

Les médias internationaux préfèrent de ne pas s’étendre sur le sujet, mais les avions américains qui ont survolé la mer Noire n’étaient pas de simples coucous. Il s’agissait d’exemplaires du plus récent modèle du P8 Poséidon créé à la base du Boeing 737, conçu pour la patrouille maritime, la lutte contre les sous-marins… et le renseignement d'origine électromagnétique (ROEM).
Quant aux P8 Poséidon qui ont survolé début septembre la base aérienne russe en Syrie, Khmeimim, étaient-ils à la recherche d'hypothétiques sous-marins, ou tentaient-ils de découvrir le système de communication de la défense aérienne russe en situation de combat réel ?
Et maintenant, inversons les rôles : que ce serait-il passé si un événement similaire avait impliqué un avion espion russe près de la frontière américaine ?Le Pentagone a immédiatement accusé les pilotes russes d’avoir exécuté une manœuvre «risquée» et «peu professionnelle» car ils se seraient approchés des aéronefs américains à une distance de «trois mètres».
Une seconde. Voler à une distance de trois mètres c’est «peu professionnel» ?
C'est loin d'être la première fois qu’un avion espion américain s'approche de la frontière russe et se fait repérer. Au moins cette fois l'appareil américain n'a pas dû se poser de façon précipitée en Russie après un problème technique...
Cela avait en effet été le cas le 27 juillet 2016, quand l’avion espion américain OC-135B avait effectué un atterrissage d’urgence dans l’Extrême-Orient russe dans la ville de Khabarovsk.
Et maintenant, inversons les rôles : que ce serait-il passé si un événement similaire avait impliqué un avion espion russe près de la frontière américaine ?

Incident en plein ciel : mais qu’est venu chercher l’avion espion américain au large de la Russie ?
Et maintenant, inversons les rôles : que ce serait-il passé si un événement similaire avait impliqué un avion espion russe près de la frontière américaine ?

Les avions espions américains continuent de s’agglutiner aux frontières russes

C’est déjà le troisième avion espion américain envoyé vers les frontières russes ce vendredi 9 septembre. Si les deux premiers appareils, des avions de patrouille de type Boeing P-8 Poseidon ont décollé depuis la base aérienne de Sigonella en Sicile, le dernier, un avion de reconnaissance Boeing RC-135 a décollé de la base grecque de Souda Bay, en Crète. Il traque et récolte les données des radars de défense aérienne. Ces données sont ensuite utilisées pour développer des systèmes d’avertissement sur la détection des avions américains par des radars ennemis et même de neutralisation du travail des radars.
L’activité de l’aviation américaine aux frontières de la Russie est sans précédent. Durant les quatre derniers jours, les Etats-Unis ont envoyé 12 avions au large des côtes russes en mer Noire. Le Pentagone s'intéresse sans doute aux exercices militaires russes «Caucase 2016», dont une partie se déroule en Crimée.